En se changeant soi, on change le monde. Oui, surtout dans sa tête ! La somme de nos actes individuels suffiraient à préserver l’environnement et résoudre bien des questions sociétales. Cela rejoint un courant de pensée individualiste et conservateur de l’ordre établi. Il est restrictif en laissant croire, que la lutte contre les ravages subies par la planète, relève seulement de notre responsabilité individuelle.
Beaucoup d’écologistes de droite mais aussi de gauche, la fondation Hulot, me semble-t-il, les colibris sont porteurs ou induisent ce raisonnement.Il rejoint alors de concert, cette petite musique que l’on voit fleurir chez tous les réactionnaires. On culpabilise le chômeur, responsable du fait qu’il ne trouve pas de travail mais pas l’état et les banques qui n’investissent pas dans l’activité écologiquement responsable et génératrice d’emplois. On montre du doigt le citoyen, responsable des déchets plastiques que l’on retrouve dans la mer, mais pas les industriels qui les fabriquent. Quand aux émissions de CO2, c’est bien sûr, notre empreinte carbone qui pose problème mais pas les modes de production qui sont en cause.
Faire sa part pour éteindre l’incendie, comme un colibri, est un leurre. Se laisser prendre à ce genre de considération, sans s’attaquer aux causes économiques et financières qui forgent le désastre, est vain. En fin de compte, c’est se diriger vers un effondrement, comme le colibri qui meurt épuisé à la fin de l’histoire et ne pas regarder avec acuité la terre qui s’épuise elle-même. Supposer que, par une démarche spirituelle personnelle, nous sortirions d’un système où la cupidité est érigée en valeur de réussite individuelle, c’est masquer notre résignation et nier la question sociale.
L’interview sur le média de Jean Baptiste Mallet sur Pierre Rabhi.
https://www.youtube.com/watch?v=OPLt-yd0jQo&t=1287s