Fauves insomnies

Le fer des bottes sonne à notre porte
Haine froide, morte cohorte,
Sur un ciment noir aux vagues fortes,
Alcool de mer, tout ciel emporte.
 
L’horreur du soir ferme notre oreille
L’ivresse des pensées assouplit le sommeil,
L’hiver feutrant étouffe le feu et notre éveil.
 
Sortez, vieillards puissants, aux os charnus,
Glissez de ces villages, vers toutes ces rues,
Ici, déjà, des enfants vivent nus.
 
La pluie lavant l’asphalte lisse du soir,
Absinthe nasale, lampe jaune, parfum d’espoir,
Eclate l’ampoule de ma nuit noire !
L’aude, enfin, pâlit comme un miroir.
 
1999 / Publication Silhouette en contrejour