Le « grand débat », 3e séance… un goût amer.

Le « grand débat », opération montée par le président Macron pour dissoudre le mouvement des gilets jaunes, semble à Fécamp, se dégonfler comme un ballon de baudruche. Troisième séance ce jeudi  27 février et de moins en moins de participants. Toujours pas de jeunes dans la salle ni de représentants des oppositions municipales. Si la première séance avait réuni une petite soixantaine de personnes, ce qui est bien peu pour une ville de 20 000 habitants, nous étions moins de la moitié cette fois. Défection très sensible dans les rangs de la Macronie locale et parmi les Gilets Jaunes.
 
Mais quelle surprise pour certains de découvrir que les thèmes des deux dernières séances avaient été inversés ! Bien que le site officiel du Grand débat affichait toujours « Démocratie et citoyenneté », nous apprenions en début de séance qu’à la demande de Madame le Maire et pour une raison personnelle d’indisponibilité samedi prochain, le thème de cette 3e soirée était « Organisation de l’État et dépenses publiques ».
 
Devons-nous  nous étonner de la moindre importance accordée par Madame le Maire à la « Démocratie et la citoyenneté » ?  Nous vous laissons en juger…
 
Une soirée qui laisse un goût amer pour les défenseurs des services publics que nous sommes suite aux trop nombreuses interventions pour taper sur le dos des fonctionnaires : trop nombreux, inefficaces, ne sachant pas s’adapter, refusant de se former, un statut à supprimer. Les griefs ne manquaient pas pour casser le service public et ces femmes et ces hommes qui le servent.
 
Des échanges qui partent dans tous les sens, pas toujours courtois voire souvent grossiers par le même intervenant, sans recadrage par les animateurs. Le statut particulier accordé à Madame le Maire à qui l’on passe le micro pour répondre pratiquement à chaque intervention sans souci des demandes de prises de paroles en cours, peut étonner. Le représentant local de la macronie qui systématiquement souhaite ramener le débat à l’échelon local… on sent visiblement la préparation des prochaines élections municipales.
 
Nous ne nous faisons aucune illusion sur le devenir des propositions qui seront faites au cours du grand débat. Les dés sont pipés. Le président n’infléchira pas sa politique. Sa lettre aux Français et les déclarations du porte-parole de l’Elysées sont très claires : aucune remise en cause des décisions prises depuis le début de la mandature. Surtout pas de rétablissement de l’ISF, l’une des revendications des Gilets jaunes. Une opération de communication donc, plutôt qu’un véritable débat.

A la question très pertinente posée par l’un des intervenants ce jeudi soir, « De quelle société voulons-nous ? », il est clair que nous ne voulons plus de la mondialisation libérale porteuse de la concurrence libre et non faussée, du réchauffement de la planète, de la destruction de l’écosystème, de la contagion de la misère, de l’accumulation insensée de la richesse et du pouvoir dans quelques mains, de la ruine de la démocratie.

Nous voulons opter pour l’intérêt général humain et construire un Avenir En Commun.