septembre 2019
Tout juste rentré à Lille dans la soirée, épuisé, j’étais parti me coucher. Mais ce soir, je ne trouve pas le sommeil. Après 48 heures passées à la contenir, l’émotion m’atteint. Le même sentiment d’injustice m’a envahi que le jour des perquisitions. Il m’a été insupportable de voir mes plus proches amis et camarades à la barre. En fait, je mesure l’ampleur de ce que nous venons de vivre pendant deux jours au tribunal correctionnel de Bobigny auprès de nos six camarades mis en cause pour les évènements ayant eu lieu lors des perquisitions contre La France Insoumise. Deux jours ? Que dis-je ! Ce que nous vivons depuis bientôt un an que le tribunal médiatique a utilisé contre nous les quelques images illustrant la profonde colère et l’injustice ressentie ce matin là sans que jamais l’ensemble de la matinée ni ses faits générateurs ne soient relatés malgré la disponibilité d’autres images, ni que les raisons de cette colère ne soient jamais interrogées.
Rappelons que tout ce cirque a commencé sur la base de deux dénonciations sans preuve et que c’est sur celle-ci qu’une opération disproportionnée digne du grand banditisme ou de l’anti-terrorisme, n’ayant pour seul et véritable objectif que de flétrir publiquement notre formation politique et son leader était lancée contre nous.
Peu importe qu’en plus de quarante ans d’engagement politique l’honnêteté de Jean-Luc Mélenchon n’ait jamais été mise en cause.
Peu importe que les procédures lancées contre nous à l’initiative du parquet dépendant hiérarchiquement de la garde des sceaux soient strictement incomparables à celles ayant visé d’autres politiques. Non, tout ne se vaut pas dans les « affaires » qui touchent des politiques !
Peu importe que le lien entre le parquet et le pouvoir soit établi au point qu’un procureur assume de « mentir » pour protéger le Président de la République.
Peu importe que sur la liste des 19 eurodéputés de toutes étiquettes politiques dénoncés par cette élue du Front National, le seul qui ait été inquiété soit Jean-Luc Mélenchon. Pourquoi ?
Peu importe que contrairement au MoDem, le Parlement Européen n’ait jamais mis en cause Jean-Luc Mélenchon concernant ses assistants parlementaires.
Peu importe que les comptes de campagne de Jean-Luc Mélenchon aient été validés sans irrégularité avant qu’un des membres de la Commission des comptes outrepassant sont devoir de réserve décida contre l’avis de la Commission de mettre en cause Jean-Luc Mélenchon.
Peu importe que la campagne de Jean-Luc Mélenchon ait été l’une des moins chère en proportion de sa durée et comparativement aux autres campagnes.
Peu importe que Jean-Luc Mélenchon ait invité à de multiples reprises à ce que l’on reprenne en détails l’ensemble des comptes de campagne ou le sien uniquement pour que cessent ces insupportables mises en cause.
Peu importe que les comptes de campagne d’Emmanuel Macron aient été signalés avec des irrégularités contrairement à ceux de Jean-Luc Mélenchon et que cela ait été classé sans suite. Pourquoi ?
Peu importe que lorsqu’il s’agit de proches du Président de la République, les perquisitions ne se passent pas de la même manière, comme chez Monsieur Benalla. Pourquoi ?
Peu importe que ces perquisitions se soient déroulées de manière incompréhensible avec des parlementaires qui peuvent entrer et d’autres pas sans que jamais on ne sache pourquoi.
Peu importe que ni Jean-Luc Mélenchon ni aucun insoumis n’ait jamais eu l’intention de s’y opposer mais seulement d’être présents comme c’était notre droit.
Peu importe qu’à plusieurs reprises ce matin là il n’y ait pas eu que de la colère mais que Jean-Luc Mélenchon et les insoumis aient aussi dit qu’il n’y avait « pas de violents parmi nous » et que nous ne nous opposions pas « à la bonne tenue des perquisitions ».
Peu importe que Jean-Luc Mélenchon ait clairement appelé le procureur à poursuivre sa perquisition après notre accès aux locaux et qu’il ait donné la consigne aux insoumis de « tout leur donner car nous n’avons rien à cacher et donc rien à craindre d’eux ».
Peu importe que les 45 minutes d’images tournées ce matin-là par « Quotidien » étaient entre les mains du parquet depuis le début, qui a refusé de les transmettre à nos avocats alors que ces rushs confirment que nous ne nous opposions pas à la tenue des perquisitions.
Peu importe que les PV d’auditions et les informations sur le dossier soient régulièrement transmis à la presse pour publication à des moments clés de nos campagnes électorales, en violation du secret de l’instruction, ce qui est un délit.
Peu importe que les six mis en cause aient appris leur convocation en lisant les journaux et qu’il s’agisse de ceux qui avaient les rôles les plus importants dans le dispositif de la campagne présidentielle de 2017.
Admettez que, cela fait beaucoup, et il y en a d’autres, de « peu importe » créditant la thèse sérieuse d’un procès politique !
Malgré nos arguments solides que personne ne parvient sérieusement à contredire, cette thèse demeure « folklorique » pour toutes celles et ceux qui préfèrent se contenter de s’offusquer de la colère de Jean-Luc Mélenchon et d’un « ma personne est sacrée » qu’ils ont compris comme une hallucination divine parce qu’ils sont incapables d’en apprécier le sens historique qu’ils ignorent ou d’un « la République c’est moi ! » qu’ils ont traduit en égotrip plutôt que d’y voir la dévotion totale d’un homme à la cause républicaine.
C’est vrai qu’il est plus facile de commenter la colère de Mélenchon et de faire de l’incantation et du bla-bla inconséquent sur « l’indépendance de la justice » que de se creuser un tout petit peu la cervelle pour vérifier si nos arguments sont recevables !
Malgré le calme auquel je m’efforce face à nombre de ces « chiens de garde », j’en veux sincèrement et profondément à ces fainéants du commentaires, souvent unanimes pour nous jeter des pierres mais toujours étanches à nos arguments. Pourquoi ? Ne mérite-t-on pas d’être écoutés d’autant plus sérieusement que partout dans le pays et partout dans le monde les dérives autoritaires de pouvoirs bien que différents se constatent et se développent ? On peut ne pas être d’accord avec nos idées mais qu’on les combatte par l’argument sur le fond, pas par des mises en cause principielles confortables ! Depuis près d’un an, nous désignons la lune en argumentant pour démontrer qu’il y a bien un problème avec la manière dont le parquet nous persécute et diligente ces opérations contre nous. Depuis près d’un an, ils ne commentent que le doigt tendu de Jean-Luc Mélenchon et la colère qu’il a exprimé ce jour-là ! De la même manière que j’exprime ma colère à cet instant, je remercie toutes celles et ceux qui nous reçoivent sans balayer nos arguments d’un revers de la main. Il n’en demeure pas moins que notre capacité de riposte est sans commune mesure avec la puissance de l’émetteur médiatique. Que pèsent trente minutes d’interview d’un insoumis face à une journée d’images coupées en boucle et des flots de parole à charge de la part d’éditorialistes qui ne parviennent même plus à masquer la jubilation qu’ils éprouvent depuis un an à nous voir clouer au pilori et empêchés de faire ce que nous avons à faire : de la politique ?
Puisque bien malgré nous, ce procès en correctionnel de six de mes camarades était là, il fallait le saisir comme une occasion d’obtenir enfin le débat contradictoire dont nous sommes privés depuis près d’un an.
Aucun de mes six camarades n’était représenté car tous se sont directement présentés au tribunal de Bobigny, dont Jean-Luc Mélenchon et aucun des quatre parlementaires concernés n’a fait valoir son immunité. Les insoumis ne demandent qu’à être des justiciables comme les autres : pas au-dessus des lois, certes, mais pas en dessous !
Mais dès le matin du premier jour de ce procès, la mascarade reprenait de plus belle : de nouveau et comme prévu, les mêmes images en boucle sur toutes les chaines et le parquet qui a voulu et organisé ce procès qui commence par en demander le renvoi ! Demander le renvoi alors que mes camarades étaient prêts à se défendre, qu’un dispositif policier exceptionnel avait été déployé aux abords du tribunal, que des militants avaient fait le déplacement pour nous soutenir… En demandant le renvoi le parquet s’est ridiculisé et ajoute un argument à la thèse du Lawfare, cette guerre judiciaire qu’il mène contre nous. En demandant un renvoi, le parquet espérait-il nous infliger le supplice de la goute, étaler la confiture jusqu’aux prochaines élections peut-être ? Nous saluons la décision du Président de ne pas avoir donné suite à cette demande de renvoi du parquet.
La journée s’est poursuivie par les auditions de mes camarades qui ont pu se défendre et révéler un certain nombre de mensonges et de contradictions dans les déclarations des plaignants. Par exemple, une commandante de police a fini par retirer ses accusations contre notre attachée de presse mais elle a refusé de lui présenter des excuses. A la barre, un commandant de police s’est vu reprocher par le Président du tribunal d’avoir fourni une synthèse des faits qui « ne correspond pas du tout aux vidéos ». Quant à l’avocat Eric Dupond-Moretti, il s’est illustré comme on l’attendait en provoquant des incidents de séance à coups d’insultes du genre « tête de noeud », « énergumène », « ferme-là ! ». Après une journée de procès, la pièce tournait à la farce : que faisions-nous là ? Tout sort abimé : police, justice, institutions.
La deuxième journée a commencé avec le réquisitoire des deux procureurs. Durant une heure, nos persécuteurs se sont relayés pour tenter de nous accabler en employant des termes tels que « horde d’insoumis », « pitbull sur une tranche de jambon » et un véritable vocabulaire de guerre civile. À les entendre, les insoumis auraient dû tous se trouver sur le banc des accusés. Tous hors la loi !
Et soudain, le procureur a requis des peines : de l’argent pour tous et trois mois de prison avec sursis contre Jean-Luc Mélenchon !
Ces peines requises montrent bien que le parquet a reculé, incapable d’aller au bout de sa logique. Ses accusations se sont en effet heurtées aux images et aux auditions des policiers qui tous disent n’avoir subi aucune violence, aucune insulte, mais avoir entendu des gens revendiquer haut et fort leurs droits ! On nous accusait d’avoir empêché la perquisition : nous avons prouvé le contraire. On nous accusait d’avoir intimidé des policiers : pas une seule preuve matérielle n’a été présentée. Crier sur notre palier de porte et vouloir entrer dans notre local n’est pas un délit !
Puis, l’après-midi, nos avocats et chacun des six camarades ont pu se défendre. Chacune de leurs interventions nous a rendu un peu de notre dignité de militants politiques. Les avocats ont été spécialement brillants et ont démonté une à une les accusations contre nous après quoi, il paraissait clair que tout cette mascarade n’était que le procès de la vocifération devant une porte qui était la notre mais surement pas de rébellion et d’intimidation.
Manuel Bompard a repris le procureur sur ses mots du matin quand il avait dit qu’il représentait 67 millions de Français moins nos soutiens dans la salle et ceux devant le tribunal car des centaines de soutiens avaient fait le déplacement. Les insoumis et leurs soutiens ne sont pas en dehors de la République et de la démocratie. Manuel a rappelé que si nous ne parlions pas de « complot » contrairement à ce qui a été parfois dit pour évacuer nos arguments, nous avons observé dans d’autres affaires la porosité entre le parquet et le pouvoir politique. Il a terminé en rappelant que nous sommes des militants politiques et que nous souhaitons que la vie politique se passe avec des débats et des élections mais pas en utilisant la justice avec une telle instrumentalisation.
Puis, c’est Alexis Corbière qui s’est exprimé pour s’adresser aux policiers assis sur les bancs en rappelant notre conscience de leur travail difficile et que cela ne nous empêcherait pas de dénoncer à chaque fois qu’un policier commettrait un acte illégal. Alexis a rappelé notre engagements auprès des policiers particulièrement touchés par les suicides, notre demande de commission d’enquête parlementaire à ce sujet, notre dépôt de PPR sur les risques psychosociaux dans la gendarmerie et que nous ne pouvions pas être taxés « d’anti-flics » comme un policier l’avait laissé entendre. Nous sommes des républicains et voulons réhabiliter la police républicaine et le terme de « gardien de la paix » en lieu et place de celui de « forces de l’ordre ».
Enfin, Jean-Luc Mélenchon a tenu à reprendre la parole. Ce fût un discours impressionnant, entre émotion et profonde détermination. Parmi les moments forts de son discours, je retiens ceux-là :
« Je viens de vivre deux jours qui m’ont donné un privilège auquel je n’ai pas eu droit avant : celui d’un débat contradictoire. Hors de ces murs, c’est pilonnage médiatique continu en boucle depuis un an avec les images de Quotidien. »
« Le parquet de madame Belloubet a été incapable de fournir le moindre éléments de réponse sur la raison pour laquelle j’aurais bien pu vouloir empêcher une perquisition alors que nous n’avons rien à cacher. Pourquoi l’aurais-je empêchée ? »
« Le parquet de madame Belloubet qui me persécute et utilise le Lawfare (guerre judiciaire) a monté une nouvelle fois de ses caractéristiques en demandant le renvoi. Pour que je subisse encore les images pendant des mois avant une nouvelle date de procès. »
« On m’a décrit comme le chef d’une « horde » prêt à bondir sur un pistolet. Mais si c’est le cas, vous devez demander mon inéligibilité ! Car cela voudrait dire que je suis indigne de ma fonction. Ou alors c’est que vous-même ne croyez pas à ce que vous dites ! »
« On me reproche d’être un rebelle. Mais c’est mon rôle ! Quand je suis à Marseille, je me rebelle contre les marchands de sommeil. Ça peut être véhément aussi. »
« Vous savez ce que c’est d’empêcher une expulsion locative quand on est élu ? On vient avec son écharpe tricolore et on empêche physiquement les forces de police d’entrer. »
« Depuis le début mes droits sont piétinés. Tous les procès verbaux fuient dans la presse. Je demande à Nicole Belloubet qu’elle fasse cesser ces délits : elle me répond qu’elle ne peut rien faire. »
« Puisque personne n’est capable de dire pourquoi j’aurais voulu empêcher la perquisition, je demande la relaxe. »
« Lorsqu’une règle démocratique est rompue, on a le droit de passer par d’autres chemins. C’est ce qu’a dit le tribunal de Lyon dans le procès des décrocheurs de portraits d’Emmanuel Macron. »
« Si on décide de me relaxer maintenant, on a une chance que la prochaine élection présidentielle ne soit pas un égout. Car sinon, la politique ne se réglera plus que devant les tribunaux à coups de citation d’adversaires. »
« Je suis un militant de la révolution citoyenne, je combats l’ordre établi. C’est pour cela que j’ai été élu. Je ne m’en suis jamais caché. Les gens n’ont pas voté pour moi parce que je connaissais par coeur le code pénal mais pour que je m’insoumette. »
« Notre vie politique ressemble à un sandwich : une tranche de justice, puis une tranche de politique et de nouveau une tranche de justice ! Alors que nous avons du travail et sommes attendus sur un tas de sujets, on passe notre vie à être convoqués, à être auditionnés etc… ce n’est pas tenable. »
« Je ne suis pas un voyou. Je suis un homme honnête. On n’a pas pu prouver une seule fois dans ma vie que j’étais malhonnête et ça n’arrivera jamais. »
« Relaxez-moi. Pas pour moi mais pour le service que l’on va rendre au pays en le faisant. Il faut finir avec cette histoire maintenant. Il faut arrêter cet engrenage pour de bon. »
Après un tel discours, plusieurs d’entre nous ne sont pas parvenus à contenir leur émotion. Tout comme il avait dit la veille aux policiers qu’il regrettait que ses décibels le jour des perquisitions les aient tellement atteints qu’ils aient eu des jours d’arrêts de travail, il assumait ici de pointer du doigt le parquet en dénonçant la persécution dont il faisait l’objet et en demandant qu’elle cesse enfin. Jean-Luc Mélenchon n’a pas peur et ça se voit. Je crois qu’aucun risque de condamnation n’est en mesure de lui faire baisser les yeux face à ce que nous considérons comme étant un procès politique. Il a dit son point de vue : « tout cela n’est arrivé que parce que nous avons fait 19,5% à la présidentielle et que nous étions la première force d’opposition à cette majorité ». Aucune condamnation n’est en mesure de lui faire céder le moindre pouce de terrain pour ce qu’il croit juste. Rien n’arrête son combat. Rien n’arrête sa tête politique en toutes circonstances. La vie de cet homme est entièrement dédiée, pour ne pas dire sacrifiée, au combat politique mené méthodiquement et vertueusement. C’est pour toutes ces raisons que Jean-Luc Mélenchon marchera devant nous jusqu’au bout. Ses prises de parole pendant l’audience nous ont rendu notre dignité et m’ont rendu, une fois de plus, si fier de mener le combat politique à ses côtés.
Aux insoumis mais au delà, à celles et ceux qui se sont regroupés autour de la candidature de Jean-Luc Mélenchon et du programme l’Avenir en Commun en 2017, je dis qu’ils doivent savoir que rien ne nous arrêtera car nous croyons en la force des idées que nous défendons.
Le délibéré sera rendu le 9 décembre prochain. Nous espérons la relaxe car les juges du siège sont le dernier rempart possible à toute cette mascarade organisée par le parquet.
Puis, il faudra que l’on puisse, de la même manière, faire valoir nos arguments sur les deux affaires issues des dénonciations à l’origine de tout cela, c’est-à-dire sur le fond : les comptes de campagne et les assistants parlementaires. Il y aura donc encore d’autres séquences judiciaires à prévoir. Cela n’est malheureusement pas près de se terminer.
Malgré tout la vie politique doit continuer. Car c’est une des techniques du Lawfare que de vous neutraliser, vous paralyser pour vous empêcher de faire l’essentiel de ce que vous avez faire : de la politique. On nous a beaucoup reproché par exemple en cette rentrée de ne parler que de notre procès. C’est faux. La semaine dernière, je donnais une conférence de presse de rentrée au siège du mouvement. A l’ordre du jours, j’ai fait exprès de mettre tous les sujets de la rentrée, sauf le procès de mes amis : réforme des retraites, ADP, municipales… Toutes les questions des journalistes ont porté sur… le procès, évidemment !
Après ces deux jours de parenthèse pour soutenir mes camarades qui se sont et qui ont été formidablement défendus, je reprends le cours normal de mes activités politiques. Il y a tant à faire et tant de mobilisations utiles ces jours-ci comme la marche climat qui s’est tenue aujourd’hui et la grève sur les retraites prévues la semaine prochaine.
Je vais en rester là pour ce soir. Il est déjà une heure très avancée de la nuit. Je vais tenter d’aller trouver le sommeil. Peut-être qu’avec ce procès nous avons pu contribué à renverser un peu la vapeur. J’observe cependant que cet après-midi alors que notre défense démontait méthodiquement les accusations contre nous, il y avait beaucoup moins de reprises dans la presse qu’aux autres moments du procès. Coïncidence ?
De même, on voit des commentateurs de sondages se réjouir d’un « effondrement » de Jean-Luc Mélenchon dans les sondages alors que quand on regarde de plus près on voit un regain de popularité conséquent et que quand Macron prend moins de points que Jean-Luc Mélenchon n’en a repris depuis les perquisitions, on raconte qu’il monte fort dans les sondages !
Une chose est sûre : toutes celles et ceux qui ont participé à cette séquence se sont renforcés dans leurs convictions et leurs capacités. Qu’il s’agisse des militants venus en soutien devant le tribunal, des dispositifs de ripostes sur les réseaux et de veille médiatique qui ont pourchassé sur internet ceux qui mentaient à la télévision ou refusaient d’entendre nos arguments, tout le dispositif insoumis a été une fois de plus absolument remarquable. Il faut dire que l’équipage commence à être habitué à naviguer par temps de tempête. On croit nous abattre ? Non, nous sommes encore plus forts !
Adrien Quatennens