✍️📝Ma question écrite au gouvernement sur la situation des personnes sans domicile pendant la canicule :
« M. William MARTINET interroge M. Olivier KLEIN, Ministre délégué auprès du ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires, chargé de la Ville et du Logement, quant à la protection des personnes sans domicile face à la multiplication des épisodes caniculaires liés au dérèglement climatique..
300 000 personnes sont actuellement sans domicile fixe, soit deux fois plus qu’en 2012, selon la Fondation Abbé Pierre. Chaque nuit près de 4000 personnes, dont 1000 enfants, appellent le 115 et ne se voient pas proposer l’accès à un hébergement, faute de places suffisantes, selon le Collectif des Associations Unies. 2598 personnes sans abri ont été décomptées dans les rues de Paris à l’occasion de l’édition 2022 de la Nuit de la solidarité. En 2021, le Collectifs de morts de la rue a recensé 623 décès de personnes sans domicile fixe à l’âge de 49 ans en moyenne, un chiffre en-deçà de la réalité qui s’établirait à plus de 2000 morts par an selon ce même collectif.
Le Président de la République Emmanuel Macron s’était pourtant engagé le 27 juillet 2017 à ce qu’il n’y ait plus “d’ici la fin de l’année de femmes et d’hommes dans la rue, dans les bois ou perdus”. Force est de constater que cet engagement n’a pas été tenu.
En mai 2021, Mme Emmanuelle Wargon, ministre déléguée chargée du logement, avait annoncé une stabilisation à 200 000 du nombre de places d’hébergement d’urgence pour mettre fin à la “gestion au thermomètre” c’est-à-dire l’ouverture de places en hiver suivie d’une fermeture à l’approche de l’été. Cet engagement, pourtant minimaliste, n’est pas tenu. En ce moment même, des places d’hébergement d’urgence sont fermées dans diverses préfectures, avec pour conséquence la mise à la rue des personnes hébergées.
Ainsi, à Strasbourg, plusieurs centaines de personnes sont à la rue depuis de 23 juin en raison de la baisse du nombre de nuités hôtelières financées par l’Etat pour l’hébergement d’urgence. A Grenoble, la fermeture d’un abri de nuit le 27 juin 2022 ordonnée par la préfecture n’a pas été accompagnée du relogement pour une quinzaine de femmes désormais sans toit. En Seine-Saint-Denis, le dispositif de mise à l’abri est saturé au point que des fins de prise en charge dans les hôtels du 115 se sont traduites par la remise à la rue de 86 personnes en juin 2022.
Le premier alinéa de l’article L.345-2-2 du Code de l’action sociale et des familles reconnaît le droit d’accéder à un hébergement à toute personne de manière inconditionnelle. L’article L.345-2-2 du même Code dispose que les personnes accueillies en centre d’hébergement peuvent y demeurer jusqu’à ce qu’une orientation adaptée leur soit proposée.
M. MARTINET souhaite connaître précisément le nombre de fermeture de places d’hébergement d’urgence et le nombre de personnes remises à la rue depuis le printemps 2022. M. MARTINET souhaite connaître par quel moyen le Gouvernement compte agir pour remédier à cette situation.
La multiplication des épisodes de forte chaleur ou de canicule présente un risque majeur pour la santé, en particulier pour les personnes vulnérables dont les personnes sans domicile fixe. Le Ministère de la santé et de la prévention recommande de rester au frais, boire de l’eau, manger en quantité suffisante, fermer les portes et fenêtres le jour, et de s’humidifier le corps. Autant de gestes difficiles ou impossibles à réaliser pour toutes les personnes sans domicile fixe. La chaleur pourrait d’ailleurs être la cause de la mort d’une jeune femme sans domicile fixe mercredi 13 juillet à Lyon. Cela rend d’autant plus insupportable les remises à la rue suite à des fermetures de places d’hébergement d’urgence évoquées précédemment.
M. MARTINET souhaite donc connaître les mesures prises par le Gouvernement pour protéger les personnes sans domicile lors des épisodes persistants de chaleur et des canicules de cet été. «
William Martinet Député de la 11e circonscription des Yvelines #NUPES LFI