En France, aujourd’hui, 9 personnes possèdent 80% des médias les plus puissants, permettant ainsi de façonner l’opinion.
Garder et sécuriser un certain type de société, par la dominance d’un discours médiatique, évite en cela toute remise en question essentielle face aux urgences de survie sociale et climatique.
Le service public radio / télé est trop souvent en soutien au pouvoir en place.
Lorsque celui-ci est aligné avec les neuf personnes détenant les 80% des médias, nous passons de fait dans un système oligarchique. Ce discours quelle que soit sa source d’information, devient étriqué dans sa forme, sensiblement identique partout, il est incontournable. Il est difficile d’y échapper.
Ici à Fécamp nos quotidiens sont les suivants :
- Le Progrès et le Paris-Normandie appartiennent au groupe Rossel*.
- Le courrier Cauchois et la radio Tendance ouest appartiennent à la Manche Libre de Noëlle – de Sonis*
- BFM Normandie* s’est installée à Rouen depuis quelques semaines.
On entend très souvent cette réflexion : « On ne peut rien y faire, c’est comme ça ». Pourtant , c’est quoi le libre arbitre ? … C’est avoir sa volonté libre, non contrainte. Cette définition, reprenant d’une autre manière notre devise républicaine « liberté, d’égalité, de fraternité ».
Nous sommes à un point de rupture. Les réponses du système actuel, face aux enjeux ne sont pas à la hauteur. Il est urgent de modifier notre approche des problématiques en imposant des réponses collectives, dans l’intérêt du bien commun.
La question de la prise de décisions aujourd’hui réalisée par une minorité, dans un tout consommation se pose alors.
Le changement d’organisation à mettre en place pour l’intérêt général va être compliqué à réaliser, car ces personnes aujourd’hui aux commandes par la voix médiatique ne lâcheront pas la bride par eux-mêmes. Ils y ont trop d’intérêts.
Nous devons donc être très vigilants sur nos libertés.
Cette mutation indispensable va-t-elle se faire démocratiquement ? Ou allons-nous vers une dérive autoritaire, avec toujours plus de lois répressives ? Le risque de nous projeter dans une fuite en avant est grande, que ce soit par de pseudos réponses technologiques érigées en solutions miracles pour perpétuer le marché ou, « justifier » par la stigmatisation et l’accusation des bouc-émissaires : chômeurs, étrangers, émigrés, minorités…les plus pauvres, « causes de nos malheurs » disent-ils, afin de ne rien changer et maintenir coûte que coûte le dogme des intérêts particuliers, en oubliant l’essentiel, notre humanité, et notre devise …
Rebâtir un système d’information pluraliste, pédagogique ouvert au monde nouveau qui arrive afin que chacun puisse retrouver son libre arbitre politique* permettant une meilleure répartition du pouvoir.
Compréhension, réflexions, formations, échanges, participations, respect, rendant ainsi les prises de décisions possibles, pacifiques et collectives face aux réponses nécessaires à apporter pour changer de paradigme.
Pour rebâtir ce systême d’information pluraliste, nous proposons entre autres :
- Adopter une loi anti concentration dans les médias et engager leur démocratisation
- Créer un Conseil national des médias regroupant notamment l’actuelle ARCOM (Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique), en associant des représentants des professionnels du secteur et des usagers, chargé notamment de contrôler le respect de la loi anti-concentration et de garantir le pluralisme et la qualité
Annexes et sources
* blast-info.fr / lemediatv.fr / reporterre.net / ledessousdescartesarte.fr
* Le groupe Rossel est un groupe de presse belge connu avant tout pour être l’éditeur du premier quotidien national francophone1, en termes de parts de marché. Par une politique de rachats et de fusions menée depuis de nombreuses années, il inclut aujourd’hui une centaine de sociétés et se définit à présent comme un « groupe de médias d’information »2. Actif à la fois dans la presse écrite et le secteur audiovisuel, le groupe opère en Belgique, en France, au Luxembourg et en Bulgarie et dispose également de cinq imprimeries (deux en Belgique et trois en France).
* Le Courrier Cauchois est un journal hebdomadaire régional de la presse écrite française, vendu en Seine-Maritime, fondé, en 1948, par André Bettencourt1.
Il est édité par l’entreprise « Société cauchoise de presse et de publicité ». Le tirage hebdomadaire annoncé de 40 000 exemplaires le place comme le deuxième hebdomadaire régional français après La Manche libre2. En décembre 2017, il est racheté par La Manche Libre, dirigée par Benoit et Noëlle Leclerc-de Sonis3. C’est le deuxième plus important hebdomadaire régional français sur deux cent soixante-trois titres
-Tendance Ouest (anciennement Radio Manche) propriétaire : Benoit Leclerc de Sonis C’est une station de radio basée à Saint-Lô, Caen, Rouen,
Le Havre, Cherbourg et Alençon, qui diffuse ses programmes en FM en Normandie et en streaming sur internet.
–BFM propriétaire Altice Média Qui est Monsieur Drahi ? Le magna franco- israélien des médias, Patrick Drahi, possède Libération, BFM TV et RMC. Mais il est surtout le président fondateur d’Altice (maison mère de SFR), multinationale des télécoms fondée en 2001.
Les propositions de la NUPES : « Démocratiser les médias et adopter une loi anti-concentration » (Chapitre 5 : 6e République et démocratie)