Manuel Bompard le 4 mai 2003
Il y a un an, nous signions l’accord de la #NUPES avec le Parti Socialiste, Europe Écologie-Les Verts, PCF – Parti Communiste Français et Génération.s. Nous décidions de défendre ensemble des candidatures uniques pour les élections législatives de 2022 autour d’un programme partagé de 650 mesures.
A l’issue du premier tour des élections législatives, nous sortions en tête du scrutin avec près de 26%. C’était la première fois depuis l’inversion du calendrier électoral que la coalition présidentielle était battue aux élections législatives suivantes.
Au second tour, c’est le choix des macronistes de tout faire pour battre les candidats de la #NUPES qui nous aura empêché de remporter le scrutin. Ce choix funeste aura permis l’entrée de 89 députés de l’extrême-droite à l’Assemblée nationale.
A l’issue du second tour, les macronistes auront donc subi une défaite majeure, ne disposant pas de majorité pour appliquer le programme de #Macron. La #NUPES aura réussi à élire 151 députés, multipliant presque par 3 le nombre de députés de l’opposition de gauche.
Depuis, la #NUPES a poursuivi son travail à l’Assemblée nationale : taxe sur les super-profits, hausse du SMIC et des salaires, gel des loyers, rétablissement de l’ISF, IVG dans la Constitution, voilà autant de batailles que nous avons menées ensemble pendant les premiers mois.
Mais la #NUPES n’est pas qu’une coalition parlementaire : nous nous sommes aussi déployés sur le terrain, par exemple en menant une campagne commune sur les super-profits et en organisant une grande marche à Paris contre la vie chère et l’inaction climatique !
Depuis le début de la bataille des retraites, nous avons mené de front la lutte parlementaire et la lutte dans la rue. Nous nous sommes battus pied à pied à l’Assemblée nationale, empêchant la manœuvre du gouvernement qui voulait boucler le vote du texte en quelques jours.
Nous avons organisé plus de 200 meetings ou réunions publiques de la #NUPES partout en France. Nous avons soutenu toutes les initiatives de mobilisations. Nous avons défendu les libertés constitutionnelles de manifester et avons dénoncé la répression féroce du mouvement social.
Aujourd’hui, alors que nous sommes toujours engagés dans cette bataille historique, la #NUPES a montré son importance. C’est pourquoi elle doit se renforcer et s’approfondir pour représenter une véritable alternative au pouvoir en place et à la menace de l’extrême-droite.
C’est le sens des propositions que nous avons formulées. Pour être à la hauteur de cette responsabilité immense, la #NUPES doit être une coalition politique stable, en mesure de mener la bataille idéologique et de proposer un contre-modèle face au libéralisme déclinant.
C’est pourquoi nous pensons indispensable que la #NUPES se décline dans les départements pour mener le travail de conviction au quotidien. Nous avons besoin d’un réseau de masse pour défendre nos idées et contrer les caricatures de l’appareil médiatique.
Pour bâtir ce contre-modèle et gagner la bataille culturelle, nous devons nous appuyer sur le travail et les réflexions des associations, syndicats, intellectuels, artistes et de toutes celles et ceux qui contribuent dans leur domaine à bâtir les fondements d’un autre monde.
C’est le sens de l’Agora dont nous défendons la mise en place pour permettre cette porosité entre le monde politique et les autres formes d’engagements. Il faut désormais qu’elle s’installe pour commencer son travail de réflexion stratégique ou d’apport programmatique.
Pour incarner cette alternative, la #NUPES ne peut pas être une coalition à géométrie variable qui laisse planer un doute sur sa pérennité. Il n’y a qu’à voir l’acharnement avec lequel nos adversaires valorisent nos désaccords pour comprendre que notre cohésion est indispensable.
C’est pourquoi nous croyons incontournable pour gagner que la #NUPES se présente ensemble à chacune des échéances électorales qui viennent. Bien sûr, cela nécessite de tenir compte des approches différentes de chacun et de trouver le moyen d’allier cohésion et respect des identités.
C’est tout à fait possible. C’est d’ailleurs le souhait de celles et ceux qui nous soutiennent. Plus de 75% d’entre eux sont par exemple favorables à une liste commune de la #NUPES aux élections européennes. Ne les décevons pas !
D’autres propositions pour la #NUPES ont aussi été faites par certains de nos partenaires. A La France insoumise, notre approche est simple : nous soutenons toutes les propositions qui vont dans le sens d’un approfondissement de notre construction commune.
A cette heure, il faut reconnaître que nos propositions se heurtent à des difficultés. Il ne sert à rien de le cacher. Le PCF a dit d’ailleurs publiquement qu’il n’était pas favorable à cet approfondissement, indiquant que « la NUPES était dépassée ».
Les écologistes ont aussi indiqué qu’ils souhaitaient présenter leur propre liste aux élections européennes et n’ont pas montré un grand enthousiasme pour le déploiement local de la #NUPES. Nous ne partageons pas ces positions et nous pensons qu’elles sont une erreur pour la #NUPES.
Mais nous ne désespérons pas de convaincre. Car il y a, je crois, dans la #NUPES, parmi les militants des forces qui la composent comme parmi ceux qui la soutiennent, une forte conscience de notre responsabilité. Un an après, la #NUPES vit et doit continuer.
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