Au pays des libertés

Le numérique ça pique 4 / inspiré d'une photo d'Elisa Ventur

On se lève et on proteste #stopnumeriqueviolent

Tout le blabla. Moi j’aime bien. La liberté, elle est inscrite sur le drapeau, je me suis construite avec. Obligé.es par essence de nous (nous le peuple souverain) colter la question ardue de ce qu’elle est, et aussi celle des moyens à prendre pour la respecter et la défendre. Bref avant la vulgarisation de l’Internet, avant même la mise en place du Minitel, nous avons créé la Cnil. Commission nationale informatique & libertés. Nous pouvons nous en enorgueillir.

Mais voici que, au début du siècle, se développent simultanément le commerce électronique et le hacking à échelle mondiale. Dans un contexte peu régulé (puisque tout neuf), tout le monde vient déposer des cookies sur mon espace virtuel. Certains me sont utiles, d’autres ne le sont que pour la sphère libérale, d’autres encore sont carrément nuisibles et peuvent aboutir à un vol d’identité ou d’argent. Alors la Cnil a dit : « Non non ». Et a exigé que, ici en France, l’Internaute soit informé du dépôt des cookies et donne son accord formel pour les recevoir. La règle est claire. C’est bien.
Sauf que.

Les modalités pratiques pour informer et solliciter l’accord de l’Internaute sont manifestement à la discrétion de chaque acteur du numérique.
Comme la seule liberté que respecte le monde libéral c’est celle qui lui permet de s’enrichir au détriment des travailleurs, il répond généralement à une obligation qui le contrarie au niveau le plus bas. Donc quand je navigue sur Internet, je passe mon temps à répéter (mais jamais de la même façon) que je ne veux pas de dépôt de cookies, ou alors le minimum. Si j’en voulais, de ces cookies, ce serait le même tarif, au fait. A chaque fois que je retourne sur un site, même si je le fréquente beaucoup, ça recommence. Alors que la moindre appli propose un paramétrage à la demande pour enregistrer les choix de l’utilisateur. Ce harcèlement au sujet des cookies, c’est donc un choix délibéré. Fuck la Cnil, fuck les gens.
En pratique le monde libéral fait en sorte qu’à un moment le prix de mon choix me prive de ma liberté puisque mon organisme est sursollicité pour réaliser des gestes répétitifs qui donnent un sentiment d’absurde. Ça rend fou.
Tu vois ce que je veux dire ?

Si toi aussi tu es sans cesse entravé.e dans ta navigation par des questions auxquelles tu as déjà répondu des centaines de fois et que ça te gave, raconte ton histoire sur tes réseaux sociaux avec le hashtag #stopnumeriqueviolent

#lenumériqueçapique