Avenue du général Degol

le numérique ça pique 8 / inspiré d'une photo d'Elisa Ventur

On se lève et on proteste #stopnumeriqueviolent

J’habite rue Miriam Makeba. Une rue toute neuve. Quand l’immeuble a été terminé, on nous a donné son adresse : rue Myriam Makeba. Le cadastre s’était trompé sur le prénom de la grande dame. Il a enregistré la rue avec la mauvaise orthographe dans son système d’information sensé être référentiel. Petite erreur nombreuses conséquences. 

Au début la rue n’existait pas dans les GPS. Des voisins racontaient qu’ils avaient été livrés dans une commune voisine dont une rue portait le même nom : le GPS du livreur avait tout simplement converti la commune, sans alerter. Les livreurs ne préparent pas les trajets avant d’y aller, ils introduisent l’adresse et se laissent guider. Que la commune ne soit pas la bonne, ils s’en rendent compte quand ils ont le client au téléphone. L’appli cartographique de mon téléphone faisait la même erreur.

Puis j’ai fait une demande de réexpédition du courrier. J’ai saisi ma nouvelle adresse. Pour La Poste la rue n’existait pas. J’ai dû la saisir avec l’erreur sur le prénom. Pardon Madame Makeba ! Et puis j’ai fait mes changements d’adresse. Du temps des bordereaux papier ce que j’écrivais sur un formulaire c’était parole d’Évangile. Maintenant que je saisis mes données, je ne peux pas écrire ce que je veux : même si j’ai raison j’ai tort. Aux yeux de certains ça a l’air d’une toute petite erreur, mais un nom propre c’est important. Imagine qu’on t’oblige à écrire à quelqu’un avenue du Général Degol ! 

Le cadastre a probablement apporté une correction aussitôt l’erreur détectée mais pour que les référentiels adresse des entreprise soient synchronisés ça a pris des mois et c’est peut-être même pas fini. L’adresse erronée reste telle quelle, c’est à moi de la corriger ou de la faire corriger partout. Si je laisse en l’état cela ne va-t-il pas poser problème par la suite ? Eh ben si. Mais là ça devient fastidieux à raconter.

En tout cas la bonne façon de gérer des informations référentielles, les décisions à prendre à bon escient dans la construction des systèmes d’information , la bonne place à donner au détenteur de l’information, pour le moment les professionnels du numérique n’en ont manifestement pas la moindre idée.
Est-ce que ça nous convient ?

Si toi aussi tu te trouves que le numérique te complique la vie, raconte ton histoire sur tes réseaux sociaux avec le hashtag #stopnumeriqueviolent.

#lenumériqueçapique