De la paille et de la poutre…

par Domenico Fetti (Metropolitan Museum of Art).

Les campagnes électorales tombent malheureusement trop souvent dans l’invective ou la démesure au risque de lasser tout le monde y compris les soutiens de son propre camp.
 
Ces dernières semaines Patrick Jeanne et ses amis communistes tombent à bras raccourcis sur Madame le Maire et ses adjoints. Le confinement puis le déconfinement, les masques, les gestes barrières, l’ouverture des écoles, le skatepark le fonctionnement du CCAS et les conditions de travail des auxiliaires de vie à domicile, tout est prétexte à lâcher les coups.
 
Si nous ne savons pas ce qu’aurait fait l’ex maire s’il avait eu à gérer cette pandémie aussi contraignante qu’inhabituelle, nous savons ce qu’il a fait lorsque qu’en tant que Maire de Fécamp, il était le président du CCAS.
 
La situation problématique des auxiliaires de vie à domicile tant reprochée par Patrick Jeanne et ses amis communistes à l’actuelle majorité, est-elle apparue depuis l’élection de 2014 ?
 
Qu’a fait Patrick Jeanne lorsqu’il était maire associé aux communistes pour éviter la limitation des contrats à 27 h 30 qui exclut ces salariées précaires du bénéfice de la caisse de retraite des collectivités locales ?
 
Qu’a fait Patrick Jeanne lorsqu’il était maire associé aux communistes pour que le temps de trajet pour se rendre d’un domicile à l’autre soit considéré comme du temps de travail ?
 
Qu’a fait Patrick Jeanne lorsqu’il était maire associé aux communistes pour que l’indemnité versée par le CCAS couvre la totalité des frais réels de trajet ?
 
Comment était géré le CCAS lorsque Patrick Jeanne était maire ? La réponse nous est donnée par la Chambre régionale des comptes de Normandie dans son très cinglant rapport du 9 juin 2015 (accessible ici https://www.ccomptes.fr/fr/documents/30638)
 

Morceaux choisis sur le fonctionnement du CCAS de Fécamp, exercices 2009 et suivants.

 Un positionnement stratégique à clarifier. « La variété de ces missions, ajoutée à un fonctionnement très indépendant des deux établissements qui lui sont rattachés, rend peu lisible le positionnement stratégique de l’établissement et soumet ses cadres à une charge de travail peu compatible avec les fonctions de direction et de pilotage qu’ils doivent assumer. »
 
« De plus, ce positionnement ne repose pas sur une analyse annuelle des besoins sociaux, pourtant rendue obligatoire par la loi. L’analyse des besoins sociaux lui permettrait de disposer d’une vision précise des besoins de la population fécampoise, et ainsi de bâtir un projet sur des bases plus solides. » En effet la rédaction d’un document d’Analyse des besoins réels de la population en difficulté (familles, jeunes, personnes âgées, handicapées) est une obligation légale depuis 1995 et c’est seulement sous la mandature actuelle que la rédaction de ce document a été lancée !
 
Une organisation administrative porteuse de risques juridiques. Sur la composition du conseil d’administration : « N’ayant reçu aucune proposition de la part desdites associations, exception faite de l’union départementale des associations familiales, le maire a librement choisi six administrateurs sur sept. La chambre estime que les modalités de l’appel à candidatures, mise en œuvre en 2008, en 2013 comme en 2014, étaient insuffisantes. Dans ces conditions, elle estime qu’un risque juridique pèse sur la régularité de la composition du conseil d’administration. »
 
Sur les finances du CCAS. « La chambre estime que des progrès sont à accomplir sur l’information financière délivrée aux élus lors du débat d’orientation budgétaire. Quant à l’information du public, la chambre constate que le CCAS ne respecte pas ses obligations. »
 
Sur l’action gérontologique. « Quant à la gestion de ces logements-foyers, la chambre lui recommande de clarifier les conditions d’entrée, aujourd’hui peu transparentes. » ; « La chambre recommande donc de réorganiser rapidement ce service dans le respect des règles de la commande publique. »
 
L’aide et l’insertion sociale. « des interventions non évaluées aux résultats incertains » ; « alors même que le CCAS y consacre plus de 160 000 € par an, l’efficacité sociale de ces aides apparaît discutable. »
 
Ces mêmes personnes qui pointaient du doigt l’inexpérience des candidats de la liste « Fécamp citoyenne, écologique et solidaire » sont-ils légitimes à donner des leçons aux uns et autres ? Le bilan de l’ex maire devrait l’inviter à plus de modestie et moins d’agressivité !
 
Nous vous invitons à lire les principales recommandations de ce rapport (https://www.ccomptes.fr/fr/documents/30638) et également le rapport sur la gestion de la Ville de Fécamp à partir de 2006 (https://www.ccomptes.fr/fr/publications/commune-de-fecamp-seine-maritime-1) qui égratigne quelque peu l’image de « l’homme d’expérience » qui se présentera à vos suffrages le 28 juin prochain.