Lettre à mon petit fils … abstentionniste !

n.delsart

Mon cher D….
 
C’est à l’abstentionniste obstiné en même temps qu’à mon petit fils devenu l’heureux papa de C… et M… que je veux envoyer ce message, Un simple message, même pas un conseil et surtout pas une leçon, mais la modeste réflexion d’un Grand Père citoyen animé par l’espoir qu’advienne au plus vite pour les générations de ses descendants, un monde plus humain, plus égalitaire, plus en harmonie avec la nature.
 
Je suis aujourd’hui plusieurs fois arrière Grand Père. J’en suis fier et très heureux, mais en dépit de ma joie et de mon optimisme naturel je m’interroge avec inquiétude, à partir de la réalité actuelle, sur le monde des années où mes arrière petits enfants seront devenus adultes.
 
La réalité actuelle, sans trop noircir le tableau, c’est une France en très grand danger, qui va mal dans presque tous les domaines : écologique, social, économique, culturel. Et pour ce qui concerne la Démocratie, les liberté individuelles, la morale républicaine, des historiens comparent le climat actuel à celui qui dominait dans les années 30. Même si l’antisémitisme persiste, aujourd’hui c’est surtout le musulman mais aussi le réfugié, le simple contestataire que le pouvoir réprime avec brutalité.
 
Aujourd’hui avec la pandémie du Covid, facteur aggravant du désordre, le simple bonheur d’aimer et de vivre tranquillement en harmonie avec les autres est impossible pour des millions de Français ayant basculé dans la pauvreté.
Cette réalité est l’oeuvre des gouvernements successifs depuis des décennies mais sous Macron l’aggravation a atteint des sommets.
 
ALORS ! Faut-il se contenter de constater la situation voire de se faire plaisir en la critiquant façon café du commerce ?
Faut-il lâchement se résigner ?ne rien faire ? tout accepter ? se soumettre et laisser à nos enfants un héritage empoisonné, une planète dévastée ?
 
VOTER ? Ça sert à rien ! Tous pourris à droite comme à gauche ! Mes enfants je m’en occuperai ! Je les protégerai, j’ai pas besoin de l’État ! Et bla bla bla ! Ceux qui tiennent ce genre de propos oublient les nombreux bienfaits le plus souvent acquis de haute lutte, dont ils profitent : la sécu par exemple que Macron le Président des riches rêve de privatiser.
 
Grâce aux luttes menées depuis 1789 par les générations successives, la France est un pays Démocratique où tous les citoyens peuvent participer à toutes les élections. C’est un acquis essentiel qu’il faut évidemment refonder pour lui donner tout son sens car malheureusement les modes de scrutin actuels ne permettent pas de représenter la majorité des opinions. Néanmoins aujourd’hui chacun (e) de nous peut voter qu’il soit riche ou pauvre ! N’oublions pas que vers 1814/1820 sous les Restaurations successives, seuls les hommes riches de plus de 25 ans pouvaient voter !
 
Avec des variantes plus ou moins restrictives ça durera jusqu’à la révolution de 1848, Mais les femmes seront exclues des élections jusqu’en 1944 ! Elles ne voteront pour la première fois qu’en avril 1945 ! Tout au long de l’Histoire les classes possédantes ont tout fait pour empêcher le peuple de s’exprimer.
 
Les classes dominantes ont toujours considéré comme normale, et presque naturelle la supériorité des riches et donc leur légitimité a conduire, à leur profit, les affaires du pays. Aujourd’hui, le droit de vote égal pour tous devrait logiquement les marginaliser tant ils sont minoritaires. Malheureusement, en raison de l’abstention massive des catégories populaires ils parviennent souvent à se faire élire alors même qu’ils ne représentent qu’une toute petite minorité des électeurs inscrits.
 
C’est ainsi qu’au Parlement les ouvriers et les employés largement majoritaires dans le pays ne sont représentés que par 3,5 % des députés. Par contre les chefs d’entreprise, les cadres du privé et de l’administration et les professions intellectuelles et libérales sont très largement majoritaires au Parlement : plus de 80 % !!
 
Je te laisse réfléchir au problème.
 
Ton grand-Père


 Pour voter il faut impérativement être inscrit sur les listes électorales de sa commune

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