Nucléaire. La pilule est dure à avaler !

C’est 73 communes supplémentaires (dont Fécamp) et plus de 50 000 personnes qui sont concernées par l’extension du PPI (Plan particulier d’intervention) de la centrale de Paluel. Décidée par le gouvernement, l’extension de 10 à 20 km du rayon du PPI vise entre autres à préparer la population à réagir en cas d’alerte nucléaire.
 
Une campagne d’information lancée le 3 juin 2019 vise à « développer une culture de la radioprotection chez les citoyens » et à « sensibiliser les particuliers… à la nécessité de retirer des comprimés d’iode en pharmacie ».
Avec l’iode, on veut surtout nous faire avaler la pilule de la dangereuse et inacceptable prolongation de la durée de vie des centrales. Pour nous le nucléaire n’est pas une solution d’avenir ! Notre programme, l’Avenir en commun (l’AEC) est clair sur ce point : sortir du nucléaire !
 
Ce serait d’abord la fermeture immédiate des deux réacteurs de Fessenheim (2020 et 2022 au plus tard selon EDF). Puis l’abandon de l’opération grand carénage visant à prolonger la vie des centrales nucléaires au-delà de 40 ans. Nous avons tous en mémoire qu’au cours de cette opération, nous avons frôlé la catastrophe à Paluel.
 
En mars 2016, lors d’une opération de remplacement, un générateur de vapeur de 465 tonnes a chuté en plein cœur de la centrale nucléaire de Paluel. Un accident grave et inédit, qui par miracle n’a causé ni blessé grave ni contamination radioactive. Depuis, des experts ont enquêté sur les causes de l’accident. Leur rapport a révélé des dysfonctionnements majeurs dans la préparation et la surveillance du chantier, en grande partie liés au recours massif à la sous-traitance. Il est clair que ce recours à la sous-traitance a entraîné une importante perte de compétences de la part des agents EDF…
 
Autre point de notre programme l’AEC, l’abandon des projets d’EPR (Flamanville et Hinkley Point). Est-il nécessaire de revenir ici sur le fiasco de l’EPR de Flamanville, un chantier commencé en 2007 et qui devait être achevé en 2012 pour un coût total de 3,5 milliards d’euros. En juillet 2018, EDF annonçait une mise en service pour fin 2019, soit sept ans de retard et un triplement de la facture à 10,9 milliards d’euros.
 
Le feuilleton des retards de l’EPR de Flamanville s’est enrichi d’un nouvel épisode. Les experts de l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) ont estimé jeudi 11 avril 2019 qu’EDF ne pouvait pas laisser en l’état – contrairement à ce qu’il souhaitait -, huit soudures de l’EPR difficiles d’accès et qu’il devrait engager des travaux. Ces recommandations « pourraient » entraîner un nouveau report du démarrage du réacteur ainsi que des centaines de millions d’euros de coûts supplémentaires pour l’électricien.
 
Stop ! Arrêtons les frais. Pas d’EPR à Flamanville, ni ailleurs !
 
Les avatars du chantier de l’EPR de Flamanville n’entament pas le moral de nos élus. Hervé Morin le président de la région Normandie a proposé au président d’EDF, un deuxième EPR sur le site de Penly. En dépit de l’opposition d’Europe-Écologie, la candidature de Penly fait l’objet d’un consensus politique régional : avoir voté contre l’arrêt du glyphosate ne lui suffisait pas, le député PCF de Dieppe Sébastien Jumel est aussi favorable à l’EPR à Penly.
 
Ah, clientélisme quand tu nous tiens… 


 Le #15 des « Livrets de la France insoumise » aborde le thème de l’énergie et du nucléaire.

 Il a été préparé par un groupe de travail animé par Jean-Marie Brom, physicien au CNRS, et Anne Henry, ingénieure de recherche chez EDF.
 
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