Parc éolien offshore de Fécamp : mise en service… 2023 !

Les recours rejetés, le parc éolien offshore de Fécamp sera mis en service pour 2023.
 
Hourra ! Le conseil d’État donne son feu vert à la construction du parc offshore au large de Fécamp et les politiques locaux de tous bords se réjouissent : Stéphanie Kerbarth, la député LREM si courageuse au point de s’abstenir lors du vote sur le climaticide CETA, Marie-Agnès Poussier-Winsback, maire de Fécamp (LR) fidèle soutien de Bruno Lemaire qui pour un plat de lentilles (un poste de ministre tout de même !) a vite rallié En Marche après son échec aux primaires de la droite et Estelle Grelier (PS) ex-secrétaire d’État du dernier gouvernement Valls.
 
Il est vrai que l’argent va couler à flot (la fameuse théorie du ruissellement !) pour les dix-sept communes du littoral situées entre Saint-Jouin-Bruneval et Veulettes-sur-Mer. C’est ce que soulignent ces élus : de 90 000 € de redevance annuelle pour Veulettes à 1,2 million pour Fécamp. Mais de quel argent parlons-nous ? L’argent des abonnés et l’argent public bien évidemment !
 
En juin 2018 après neuf mois de négociations, l’État obtenait une baisse de 30 % des tarifs de rachat de l’électricité produite par les parcs et une diminution de 40 % de la subvention publique. « Les tarifs d’achat passent d’environ 200 € à 150 €/MWh en moyenne », précisait Nicolas Hulot sur Twitter. Le coût du soutien public pour les six projets était estimé à 40 milliards d’euros sur vingt ans. La négociation a permis de baisser ce coût à 25 milliards d’euros. Les prix d’achat de l’électricité négociés en 2012 et 2014, compris entre 180 et 230 euros du mégawatt-heure durant vingt ans, étaient devenus excessifs au regard des prix négociés aujourd’hui (progrès technologiques, maturité de la filière, etc.). Cela semble donc être une bonne initiative.
 
Mais les porteurs des consortiums ont négocié ferme la baisse de leurs prix, obtenant notamment que les coûts de raccordement au réseau des parcs (environ 200 millions euros) soient à la charge de RTE, la filiale indépendante d’EDF en charge du transport d’électricité. Ce poste représente environ 10 % du coût total d’un projet éolien offshore, qui coûte en moyenne 2 milliards d’euros.
 
Indirectement, ce sont donc les consommateurs qui payeront la différence, un tiers des factures d’électricité servant à financer le transport et la distribution d’électricité par RTE et Enedis. Les efforts de la transition énergétique doivent être partagés par tous. Surtout par les abonnés ! Et sur ce point, nos élus sont bien muets !
 


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