Le quartier des Hauts Camps est le témoin de l’histoire du logement social à Fécamp.
A la fin du XIXè siècle, la question du logement des familles populaires devient importante car elles vivent souvent dans des conditions indignes.
Entre 1894 et 1912, 3 lois permettent de développer des programmes de logements sociaux construits par les Habitations à Bon Marché (HBM)
La première guerre mondiale entraîne un ralentissement des constructions, mais dans l’entre-deux-guerres, de nombreux bâtiments sont construits et ceux des Hauts Camps en font partie.
C’est à l’instigation de Gustave Couturier, maire de Fécamp de 1929 à 1958, qu’un grand plan de construction de logements sociaux se développe. Ce n’est pas étonnant car Gustave Couturier, patron du textile qui emploiera jusqu’à 1200 personnes, a des valeurs sociales et a aussi instauré pour ses employés un service médical, l’allocation chômage en cas de maladie, les allocations familiales etc.
Les maisons des Hauts Camps seront occupées par des ouvriers et aussi des marins pêcheurs. Equipées de l’eau courante, du tout à l’égout, elles représentent une grande avancée dans la conception du logement populaire.
Que va devenir le quartier des Hauts Camps, patrimoine du logement ouvrier ?
Des arguments en faveur de la conservation et de la réhabilitation des maisons des Hauts Camps :
Selon les données de l’ADEME, organisme gouvernemental, la construction d’une maison neuve nécessite 40 fois plus de matériaux que sa réhabilitation. On ne doit pas non plus oublier que la destruction des 28 maisons entraînera l’évacuation de gravats, de fenêtres en plastique, de chaudières à gaz etc dont on ne sait que trop bien qu’ils sont en général enfouis. Enfin, l’extraction et la production des granulats, sable et ciment nécessaires à la construction exerce une pression sur les ressources naturelles. Et c’est sans compter l’énergie qui sera nécessaire aux transports des matériaux provenant de la destruction ou utilisés pour la construction.
François Gemmenne, co-auteur du dernier rapport du GIEC, nous dit que « la sortie de route a déjà eu lieu, l’enjeu est désormais de réduire le nombre de tonneaux ».
La Normandie sera elle aussi touchée par le dérèglement climatique : les 2/3 de notre littoral sont concernés par l’érosion, les stocks de poissons vont s’effondrer, les sol s’appauvrir. Les initiatives visant à réduire la consommation d’énergie, la production de gaz à effet de serre, sont indispensables.
Il est donc important pour notre avenir et l’avenir des générations futures de réhabiliter les habitations, aux Hauts Camps et ailleurs, dans un but de sobriété et d’efficacité dans le domaine de l’énergie et de la consommation des ressources de la planète.
Le PLUI de Fécamp Caux Littoral développe en 2e orientation la volonté de « rénover, adapter le parc de logement de l’agglomération ». L’action 2.3 prévoit d’ »accompagner les bailleurs sociaux dans l’amélioration du parc social obsolète ».
Les maisons nécessitent une réhabilitation, mais aucune d’entre elles ne présente de problèmes graves de structure. Leur état actuel, argument de 3F(ex Immobilière Basse Seine) en faveur de la démolition, n’est que le résultat d’un manque d’entretien dont la société est elle-même responsable.
Le collectif des Hauts Camps se réjouit d’avoir été entendu !
Une réunion publique avec M. Roussel, maire de Fécamp et M. Lefebvre, directeur de 3F Normanvie (anciennement Immobilière Basse Seine) MERCREDI 26 OCTOBRE à 18H30 à la MAISON DE QUARTIER DU RAMPONNEAU, salle polyvalente.
En effet, les habitants d’un quartier sont toujours les meilleurs experts : vivant sur le lieu même du projet, ils ont des propositions à faire en rapport avec les besoins et les désirs des habitants, sans négliger le contexte économique et écologique.
La réunion organisée pour présenter le projet de Logeo, rue de l’inondation, déjà entièrement ficelé et prêt à la construction, a montré ses limites. En effet, il est alors impossible de tenir compte de l’intelligence collective des habitants une fois qu’on en est au stade de la présentation au public. La consultation des citoyens doit donc se faire en amont et nous souhaitons que cela soit le cas dans le projet du devenir des Hauts Camps.
Collectif des Hauts Camps – Fécamp
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