« ABAYA ! La prise de tête de trop » de JLM

Toulouse, Jean-Jaures, 1er juin 2013

Mélenchon pose la seule question qui, au bout du bout, devrait nous intéresser : celle de l’éducation.

Prenons de la hauteur sur cette nouvelle polémique indigne et injuste.

Nous vous invitions grandement à lire cette nouvelle note de blog de Jean-Luc Mélenchon

Quelques extraits:

« Eux et les gens « de passage » sous la douche médiatique oublieront à la prochaine charge de captation affective. Car telle est la fonction essentielle de ce type de « débats » : accaparer par des émotions collectives irraisonnées le temps de pensée disponible pour ceux qui, légitimement, « n’ont pas que ça à faire ». Donc empêcher de penser. Selon les besoins du moment, la classe politico-médiatique en lancera autant qu’il faudra pour abasourdir leur attention. »

« Et puisqu’on y est, parlons des conditions de la décision elle-même à propos de l’abaya. Est-ce une mesure politique ou une mesure éducative qui doit être prise  ? Quels sociologues, quels pédagogues, quels ethnologues ont été consultés pour prendre cette décision d’interdiction ? « 

« Ainsi a-t-on entendu telle tête creuse du gouvernement suggérer d’imposer peut-être un uniforme dans certains quartiers. Tout est dit alors pour montrer comment la phobie religieuse se combine avec le mépris de classe. Et avec le sexisme bien sûr »

« Ce n’est pas nouveau. Jeune homme, j’ai porté la chemise à fleurs et les cheveux longs. Une grande inquiétude se répandit parmi mes proches, tous pleins d’amour pour moi. Ils craignaient notamment que cela ne me fasse devenir homosexuel, ce qu’ils auraient désapprouvé ! Naturellement, à l’époque, on pensait que l’homosexualité était un choix, le résultat d’un conditionnement, comme pour se mettre à fumer ou à boire. D’ailleurs c’était alors un délit. Ma chemise et mes cheveux n’ont pas fait de moi un homosexuel, parce que ce n’est pas mon orientation sexuelle, et qu’aucun vêtement ni mode ne formate une orientation sexuelle. »

« Deuxièmement, en matière d’éducation et de protection de l’enfance et de la jeunesse contre les fléaux du moment pour pouvoir étudier, il y a bien autre chose à faire. À part l’urgence de la faim qui empêche d’étudier, dont le gouvernement se contrefiche, il y a encore d’autres menaces physiques assez directes comme le tabagisme, l’alcool, la drogue, l’addiction aux écrans et les problèmes de faillite de la capacité d’attention qu’ils génèrent. Mais tout ça c’est du business. Et le gouvernement l’encourage aussi en faisant comme s’il ne voyait pas. Ce déni est politique. Et ainsi de suite. »